Histoire

ANNEVILLE-EN-SAIRE
et son passé… par J. LARONCHE et DOREY

Les origines
Anneville-en-Saire est une petite commune rurale, nichée au cœur du Val de Saire, sur les bords de la petite rivière qui serpente paresseusement à travers la région et lui donne son nom. Le territoire communal, étendu sur 600 hectares, est enserré entre les paroisses de Réville, La Pernelle, Le Vicel, Valcanville et Montfarville,
Des origines lointaines de la localité, nous ne savons que fort peu de choses, car les documents font évidemment défaut et les vestiges, témoins de ces temps reculés, sont rares.

Le nom de la commune
II est naturellement très ancien et il a subi des modifications au cours des ages. Dans les vieilles chartes latines, on trouve les formes suivantes :
Asnevilla Sarnes, Ansnevilla, Anslevilla, Annevilla. Sur les listes de la Conquête, on trouve en vieux français : Aundevylle, forme primitive très intéressante, car de nos jours on la retrouve phonétiquement intacte dans notre parler normand. Le suffixe ville, ou villa en latin, si fréquent dans le Cotentin, indique à coup sûr qu’à l’époque gallo-romaine, Anneville a été tout d’abord un grand domaine rural, sur lequel vivait toute une foule de travailleurs, esclaves ou affranchis. C’est ce qui a constitué la population initiale. Quant à la première partie du mot, le radical, c’est probablement le nom, plus ou moins d éformé, du fondateur du domaine, à moins que ce ne soit celui du chef viking qui le reçut en partage, au moment où le Cotentin fut rattaché au duché de Normandie en 933.

Découverte archéologique
Dans son « Inventaire » (1901), Auguste Voisin signale la découverte faite à Anneville, en novembre 1821, par un cultivateur qui en creusant un fossé mit à jour :
— Plusieurs objets de bronze dont un « coin » ou « hache à douille » ;
— Une cuiller en fer, avec un lingot de bronze de près d’un kilogramme, qui mit en fusion avait épousé la forme de la cuiller, le tout entouré de charbon et de cendres.
Ce sont là très vraisemblablement les vestiges d’un atelier très primitif de fonte d’objets de bronze, comme il devait y en avoir en bien des endroits.

Le vieux pont romain

pont-romain

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous savons que la voie romaine qui reliait Barfleur à Valognes passait à Anneville où elle franchissait la Saire. Là, il y avait un gué, bientôt double d’un pont de maçonnerie à plusieurs arches qui doit remonter, même s’il a été remanié ou consolidé ultérieurement, à l’époque gallo-romaine. Ce gué et ce « pont romain » — c’est ainsi qu’il se nomme — sont restés en service pendant des siècles, alors que l’antique voie romaine avaitfait place à l’ancienne route du Moyen Age qui permettait d’aller de Barfleur au Petit Vicel. La Pernelle, Quettehou ou Valognes. Au moins dans les derniers temps, et pour des raisons de sécurité, le pont fut réservé aux piétons. A chaque extrémité, une borne en interdisait l’accès aux véhicules et aux cavaliers qui devaient passer à gué, tout à côté